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Le Furoshiki, une bonne solution pour emballer les cadeaux ?

Le Furoshiki est l'art du pliage et du nœud, pour emballer les cadeaux, avec un tissu. Promu comme la solution "zéro déchet" de notre Noël, est-ce véritablement la bonne solution ? Notre article décrypte pour vous le vrai du faux.   

Commençons par poser le cadre ! Rien que sur la période de Noël, les français consomment environ 20 000 tonnes de papier-cadeau, chaque année. C'est l'équivalent d'un rouleau de papier-cadeau qui ferait 47 619 km de long !

Notre tradition du cadeau enveloppé dans un jolie emballage a pour conséquence de faire déborder nos poubelles, d'un papier à usage unique. Ce joli papier dure le temps de la photo des cadeaux au pied du sapin...Quand on pense à la prendre.

Malgré l'évolution de notre rapport à la consommation et la croissance de la conscience écologique, le rouleau de papier-cadeau jetable continue d'être incontournable dans nos traditions festives !

L'impact environnementale de la production du papier-cadeau

En France, la production d'une année de papier-cadeau représente :

  • 303 330 m3 d'eau.
  • 83 millions de Kw d'électricité,
  • 380 000 arbres
  • 11 000 tonnes équivalent Co2

De plus, les encres et colorants utilisés peuvent contenir des substances chimiques nocives pour l’environnement.

 

L'une des alternatives, le Furoshiki

L'une des alternative est l'emballage tissus, inspiré d'une technique de pliage et de nouage du textile, le Furoshiki. Le furoshiki s'inscrit dans la philosophie d'un mode de vie respectueux de l'environnement en nous mettant au défi de déterminer le nombre d'objets dont nous avons réellement besoin. Cet art magnifique et ingénieux permet à un objet d'avoir de nombreuses utilisations simplement en pliant et en nouant le tissu d'une manière différente.

 

Pendant plusieurs siècles, le furoshiki était le moyen idéal de transmettre attention et courtoisie par le soin apporté au choix de l'emballage et à la manière dont le tissu est plié et noué. Lorsque les sacs en plastique ont commencé à être utilisés au Japon, l'utilisation du furoshiki a considérablement diminué.
En 2006, la ministre de l'environnement, Mme Yuriko Koile, lança une campagne destinée à inciter les japonais à utiliser la technique du furoshiki plutôt que du papier et du plastique. Elle a, alors, renouvelé la tradition de l'emballage et du transport des objets dans du tissu.  Aujourd'hui, la conscience écologique dans le monde entier adopte le furoshiki comme alternative au papier-cadeaux

 

Source : Ministère de l'environnement du Japon

 

Et si le Furoshiki était une fausse bonne idée ?

A 1ère vue, cela ne fait pas de doute, un emballage en tissus réutilisable pollue moins que le papier que l'on jette inconsidérément, après l'ouverture du cadeau ! De plus, pour emballer un cadeau, c'est plus rapide que l'emballage en papier !

En regardant de plus prêt, l'alternative entre papier et tissus est beaucoup plus nuancé. Le papier-cadeau est recyclé dès lors qu'il est bien déposé dans un bac d'emballage (Bac jaune !) et qu'il n'est pas composé de plastique (signe : il ne se déchire pas !). Quant aux emballages en tissus, ils présentent l'avantage d’être réemployables. Mais ne l’oublions pas, l’industrie textile compte parmi les plus polluantes au monde et génère d'importants déchets. La culture du coton est gourmande en eau et pesticide.

 

Sous prétexte d’éviter de jeter quantité de papier-cadeau, des enseignes proposent des emballages en tissu neuf comme une alternative prétendument verte. Les offres dites "zéro-déchet" sont de plus en plus populaires. En 2018, l’Agence de protection de l’environnement danoise a estimé qu’il faudrait entre 100 et 150 utilisations pour compenser l’impact carbone d’un emballage en tissu.

Alors, on fait quoi ?

On commence par comprendre la culture japonaise du Furoshiki. Traditionnellement, la couleur et le motif imprimé sur le furoshiki sont tous deux significatifs, il est donc important de choisir le tissu adapté à l'occasion. Le donateur offre le cadeau au destinataire, le dévoile puis conserve le tissu pour la prochaine utilisation.

 

Avec votre cadeau, c'est une bonne idée d'inclure les instructions sur la façon de nouer un furoshiki (glissée dans une jolie enveloppe). C'est aussi une bonne idée de faire une démonstration à la personne pour lui montrer à quel point c'est facile. 

Quelques idées créatives pour fabriquer vos tissus furoshiki

Voici quelques idées abordables et écologiques pour fabriquer vos tissus furoshiki :

  1. Ressortez vos foulards anciens que vous ne portez plus, en faisant un second cadeau,
  2. Décorez un vieux drap ou une vieille taie d’oreiller avec de la peinture textile,
  3. Découpez une vielle nappe et décorez-la avec des feutres pour tissus,
  4. Utilisez des coupons de tissu provenant de votre dernière création,
  5. Fabriquez un patchwork avec plusieurs morceaux de tissu,
  6. Utilisez un bandana, un grand mouchoir ancien ou un torchon (bien qu'il ne soit pas carré, vous pouvez toujours l'utiliser pour emballer un cadeau à plat).
  7. Découpez le dos d'une chemise ou blouse usagées et écrivez un petit message personnel avec un feutre.

Pour l'emballage, l'objet doit être environ au tiers de la diagonale du furoshiki et il existe des tailles traditionnelles qui ont tendance à bien fonctionner pour une gamme d'objets :

  • 50 cm - petit livre
  • 70 cm - T-shirt
  • 90 cm - Bouteille de vin

Le tissu furoshiki traditionnel n'est pas carré, la longueur « take » (hauteur) est légèrement plus longue que le « haba » (largeur) et vous le remarquerez lorsque vous rechercherez des instructions de furoshiki. Cela remonte à l'époque où les tissus étaient à l'origine fabriqués à partir de longueurs de tissu kimono, mais pour le but de fabriquer le vôtre, un furoshiki carré fera très bien l'affaire. N'oubliez pas de coudre un petit ourler de 1 cm sur tout le long. Si vous n'avez pas de machine, à la main, se sera très bien également.

 

Cette année, essayez d’emballer un ou deux cadeaux avec du furoshiki. Et lancez-vous le défi de commencez à démarrer votre propre collection de furoshiki.

 

 

Article rédigé par Sophie PLASSART

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